Tout a commencé à l’âge de 36 ans. Devenue seule avec mes 3 enfants, j’étais dépressive, j’avais peu d’estime de moi. Mon mari, c’était mon gourou, alors qu’étais-je sans lui? Qu’allais-je devenir?
Un prétendant se pointe… Il habite une autre région. Je déménage, me sauvant de ma peine. Mais surprise, en défaisant mes boîtes, mon cœur est à l’intérieur, brisé en mille morceaux. J’ai fui pour oublier et mon nouveau prétendant le sent. J’ai pris une année sans solde de mon emploi, loué ma maison et je suis partie pour recommencer une nouvelle vie. Mais rien n’est réglé et mon tyran en abuse.
La première année, c’est voyages et gâteries, me faisant miroiter le bonheur. Je donne donc ma démission après mon année sans solde et là le cirque commence. Menaces, chantage… À 22h un soir, il me dit de partir de chez lui avec mes enfants. Je suis à 8h de route de ma famille et de mes amis, sans ressource, comment on part? La maison où on habite lui appartient. Il inspecte mes comptes en banque, me demande de vendre ma maison pour lui en donner une partie. Je me trouve un emploi, il m’espionne. Il veut adopter mes enfants et les changer de nom pour le sien.
Ça fait 4 ans que le cycle de la violence vire et revire. Un soir c’est la crise, le lendemain c’est l’arc-en-ciel. Il ne veut pas que mes enfants voient leur père. Quand le téléphone sonne, que ce soit ma famille ou mes amis, il est à côté et écoute. Mes enfants et moi sommes censurés.
Un bon matin, la goutte a débordé. Pour un rien, il a éclaté, a inventé que j’avais une aventure afin que mon entourage le croie et le prenne en pitié. C’était faux.
Je suis partie sans rien avec mes enfants. Mais où vais-je aller? Une idée me vient, je pars à la recherche de la maison « des femmes battues » comme certains l’appelaient à l’époque. Je la trouve, on m’accueille sans jugement. On m’aide en me logeant, en m’aidant juridiquement.
Il m’intimide, m’envoie la police. J’ai peur, je ne sais plus quoi faire. Il veut que j’aille chez lui. J’en parle aux intervenantes et leur aide me réconforte. Elles me guident dans mes projets de rapatriement vers mes proches.
Je n’avais plus d’ancrage, mais après l’avoir quitté j’ai repris confiance en moi. J’ai réglé mon passé. La Maison d’hébergement et toutes leurs ressources m’ont aidée à me reprendre en main. N’hésite pas à demander de l’aide. Seule c’est difficile, on se sent dans le brouillard, mais avec de l’aide on peut envisager un ciel plus clair. Oublie la honte, c’est toi qui compte!